Fiche costume

Josselin-Ploërmel 1900-1960

Terroir

Porhoët

Groupe vestimentaire

Josselin-Ploërmel

Période étudiée

1900-1960

Rédacteurs

Fiche rédigée en 2016 par Gilles David .

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Groupe vestimentaire

La mode de Josselin s’étend sur la partie ouest (nord-ouest, ouest, sud-ouest), elle est limitrophe de la mode de Pontivy, Baud, Vannes (avec col et avec châle), elle a donc pu en subir quelques influences. La mode de Ploërmel quant à elle correspond à la partie est (nord-est, est et sud est), elle est limitrophe des modes de Mauron, La Trinité Porhoët, La Gacilly, Rochefort-en-Terre, Questembert et Rennes.

Mariage de Marie Robin et d’Henri Mainguy, frère d’Eugénie Mainguy en 1935 à Guillac.
Photo Annick Mainguy

Situation géographique et historique

Les communes portant la mode Josselin-Ploërmel  appartiennent au Porhoët, qui fait partie du Vannetais-Gallo et se situent au nord-est du département du Morbihan. Jusqu’au XIXe siècle, les communes se situant au nord faisaient partie de l’évêché de Saint-Malo ou de Saint-Brieuc, alors que celles du sud étaient rattachées à l’évêché de Vannes, toutes sont maintenant rattachées à l’évêché de Vannes. Limitrophe des modes de Pontivy, Baud, Vannes, Mauron, La Trinité-Porhoët, La Gacilly, Rochefort-en-Terre, Questembert et Rennes ce territoire a ainsi subi de nombreuses influences ce qui explique la grande richesse de variantes que l’on retrouve entre les communes. Nous détaillons dans cette fiche les deux principales modes portées : mode Josselin et mode Ploërmel et quelques variantes parmi les nombreuses existantes.

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Occasions de danse

Tous les grands rassemblements étaient des occasions de danse, noces, fêtes, pardons, « dicorailles » (fin des gros travaux comme les battages ou les tueries de cochon), fêtes des frairies (fête autour d’une chapelle), kermesses...

Mariage d'Arsène Pourchasse et Angèle Le Breton en 1947 à Plumelec
Collectage Gilles David, Maison du costume breton à Sérent
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Groupe : mariage dans la famille Morice à La Saudraie, on aperçoit Angèle Le Breton en demoiselle d’honneur.
Photos Hervé Pourchasse . Collectage Gilles David, Maison du costume breton à Sérent
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Famille Picard vers 1915-1916, illustrant aussi la diversité des coiffes au nord de Josselin.
Collectage Gilles David, Maison du costume breton à Sérent
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Costume féminin

Dans ce secteur, le costume féminin a perduré jusque dans les années 1990, tout comme la danse qui était dansée sous sa forme traditionnelle jusqu’à cette période. Nous datons la dernière évolution du costume dans ce territoire vers 1960. La mode de Josselin et la mode de Ploërmel se ressemblent, cependant, quelques détails permettent de les différencier.

Eugénie Mainguy (1909-1997) en costume
de tous les jours à Guillac dans les années 1990.
Collection Annick Mainguy, collectage Gilles David
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A droite : mariage Mainguy-Nizan (parents
d’Eugénie) à Guillac en 1908. Collection
Annick Mainguy, collectage Gilles David

Le justin ou justet ou taille

A l’ouest (mode de Josselin)
Le justin est à plis, avec une encolure carrée. Il est souvent recouvert d’une guimpe de dentelle blanche. Les manches sont larges, généralement recouvertes de velours et agrémentées de manchettes de dentelles.
A l’est (mode de Ploërmel)
La guimpe est incorporée dans le devant du justin. Elle peut être en dentelle noire. Les manches du justin sont resserrées et peuvent être ornementées de broderies ou dentelle autour du poignet.

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Justin perlé de Réguiny vers 1930-1940.
Collection Annick Mainguy, collectage Gilles David, Maison du costume breton à Sérent
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Justin avec bandes de broderie à Ploërmel vers 1930-1940.
Collection Annick Mainguy, collectage Gilles David, Maison du costume breton à Sérent



 
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Justin avec bandes de broderie à Ploërmel vers 1930-1940. Collection Annick Mainguy, collectage Gilles David, Maison du costume breton à Sérent
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La guimpe

Ce qui distingue cette mode est la broderie particulièrement riche des guimpes mettant ainsi en valeur le corsage des femmes.

La jupe ou cotte

Elle est en mérinos noir avec des plis plats sur le devant.  Elle est longue avec, à l’arrière, soit des fronces soit des plis selon les communes. En général, on ne trouve pas de velours sur les jupes.

Guimpe de grande sortie du secteur sud-sud-ouest de Josselin. Guimpe d’Eugénie Mainguy, dernière évolution du costume jusque dans les années 1940-1950.
Collection collection Annick Mainguy, collectage Gilles David, Maison du costume breton à Sérent
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Costumes du cercle celtique de Ploërmel, à noter la pose du mouchoir.
Collection Gilles David
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Guimpe noire du pays de Ploërmel.
Collection Gilles David
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Robe de 1930. Vers Guéhenno, Plumelec, Trédion, Sérent, il se portait des robes de style vannetais mais à encolure carrée. Lors des derniers mariages en costume (1945-1950) le bas des robes était souvent couvert de velours perlé.
Collection Gilles David

Le châle ou mouchoir ou mouchoué

Le châle ou mouchoir de cérémonie est généralement de velours noir, brodé et frangé. Il est épinglé dans le dos à quatre ou cinq plis droits et il revient sous la piécette du tablier. Les châles peuvent également être faits en mérinos noir, également brodés et frangés. Le châle est « broché » à 2 épingles ou à 1 épingle (en pointe) pour les communes proches du vannetais. Si le mouchoir est en velours, on peut porter le tablier dans l’étoffe de son choix (velours, satin…). En revanche, si le mouchoir est en mérinos (moins cher que le velours), on ne peut pas porter de tablier en velours. S’il y a eu des exceptions elles sont extrêmement rares. Les châles de couleur ont existé dans les années 1880-1914, mais après la Première Guerre Mondiale ils ne sont plus portés.

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Détails du montage de la piécette sur le tablier.
Mode du sud et sud-ouest de Josselin.
Collection Gilles David
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Détails du montage de la piécette sur le tablier.
Mode de Josselin
Collection Gilles David
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Le tablier ou la davantieure

Il existe des tabliers pour tous les jours, mais les tabliers de cérémonie sont les plus remarquables. Ceux-ci sont de couleurs variables et expriment autant la richesse de la femme qui le porte que ses goûts. Ainsi, ils peuvent être faits en velours, en satin, brodés au fil….  Ils ont subi, à peu de chose près, la même évolution que dans tout le pays vannetais : broché au début du siècle, puis brodé avec ou sans découpe ; dans les années 1940-1945, la broderie richelieu était particulièrement prisée.

Le montage du tablier à Josselin
Le tablier à la mode de Josselin est plus ample que celui de Ploërmel avec une petite piécette cousue sur le haut du tablier.

Le montage du tablier à Ploërmel
La particularité des tabliers à la mode de Ploërmel est dans la piécette qui est montée sur un réseau de plis, façonnés dans le haut du tablier.

Tablier broché dans le secteur de Ploërmel, 1900-1910.
Collection Gilles David

Les coiffes

Les coiffes de cérémonie ont le plus généralement un fond (ou bonnet) brodé à la main et des ailes en dentelle (souvent de la dentelle mécanique). Elle est appelée la « gallèse » et surnommée en gallo la « tchu pia » (cul plat).
Le montage de la coiffe se fait sur une forme plate à l’arrière de la tête, créée avec les cheveux. En effet, ceux-ci  sont divisés en deux, entourés d’un ruban noir (de trois à cinq mètres) et torsadés de chaque côté de la tête en forme de couronne. Le ruban noir appelé « torsoué » est remonté autour de la coiffure afin de la serrer et de maintenir l’ensemble. Une fois le fond de la coiffe posé sur la coiffure, on le resserre avec le lacet que l’on attache sur le haut de la tête, il est ensuite caché par un faux lacet noué sur la nuque (nœud plat). Le faux lacet mesure 1,5 cm au début du XXe, puis seulement 1 cm pour la mode Josselin (Ploërmel a gardé le faux lacet large). Les deux ailes, d’une longueur d’environ 80 cm (en fin de mode) sont ensuite repliées et brochées (attachées) par un épingle à l’arrière de la coiffe. Les femmes qui n’avaient pas assez de cheveux utilisaient une forme pour mettre dans le fond de la coiffe. Le plus souvent, il s’agissait d’une branche de saule flexible, formée en rond et recouverte du ruban noir. Jusqu’à la première guerre mondiale, les ailes n’étaient pas brochées pour aller à la messe (elles étaient dépliées).


Beguins de Josselin, de 1900 à 1930.
Collection Gilles David
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Beguins de Josselin,
de 1900 à 1930.
Collection Gilles David

Différence entre les deux modes
La coiffe de Josselin a les ailes larges, alors que celle de Ploërmel a des ailes moins larges et surtout un gros nœud sur le côté fait avec le lacet de la coiffe

Spécificité de Guillac
Elle peut être en deux parties, les ailes séparées du fond (ou bonnet) ce qui permettait dans la semaine, de ne porter que le fond. Ainsi, sur la fin  de la tradition, les femmes de Guillac portaient uniquement les ailes de la coiffe, posées sur un chignon plat recouvert d’une résille de velours. Les dernières coiffes du secteur de Josselin se vendaient encore dans certaines boutiques dans les années 1960.

Spécificité de Campénéac (petite coiffe)
La petite coiffe de Campénéac/Ploermel était portée sans bonnet.

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Fond de coiffe brodé à la main.
Collection Gilles David, maison du costume breton à Sérent
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Petite coiffe de Campénéac/Ploërmel
Collection Gilles David, maison du costume breton à Sérent
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Coiffe d’Eugénie Mainguy dépliée.
Collection Gilles David, maison du costume breton à Sérent
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Costume masculin

Les hommes ont très tôt cessé de porter le costume complet. Avant la première guerre mondiale, ils étaient très rares à encore le porter. Entre 1920 et 1930, certains hommes portent encore le chapeau traditionnel à rubans de velours avec la blouse de sortie ou un costume citadin. A partir de 1940 le costume de cérémonie des hommes est totalement citadin, ils ont même abandonné le chapeau à rubans pour le chapeau mou.

Mariage Mainguy-Nizan à Guillac en 1908.
Collection Annick Mainguy,
Collectage de Gilles David

Détail de blouse
Collection Annick Mainguy,
Collectage de Gilles David
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Costume enfant

En règle générale, les enfants ne portent plus le costume traditionnel depuis la fin de la guerre 1914-1918. Jusqu’à l’âge de 6-8 ans, filles ou garçons portaient le même vêtement. Celui-ci était composé d’une blouse ou robe à carreaux (ou autres motifs), boutonnée dans le dos, qui était recouverte d’une sorte de chemisier/tablier, plus long devant que derrière, lui aussi boutonné dans le dos. Les fillettes étaient coiffées d’un « bonnet à trois quartiers » en crochet lacé sur le côté, avec deux lacets également en crochet pendant dans le dos. Les cheveux étaient tressées (deux nattes à l’arrière).

Fillettes bretonne et gallaise de Guéhenno
Collectage de Gilles David
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Bonnet d'enfant à trois quartiers.
Collection Gilles David
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Bonnet à trois quartiers avec les « naches »  (lacets) déployées.
Collection Gilles David
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Coiffe de jeune fille après la mode enfant dans le secteur de Josselin avant 1914.
Collection Gilles David, photos Kendalc’h
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Classe de Sérent en 1901-1902.
Collection Gilles David, Maison du costume breton
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Classe de Sérent en 1901-1902.
Collection Gilles David, Maison du costume breton
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Classe de Sérent en 1901-1902.
Collection Gilles David, Maison du costume breton

Ressources

  • Creston René-Yves, Le costume Breton, Coop Breizh, 1993
  • Maison du costume breton à Sérent

Remerciements

Gilles David remercie Annick Mainguy pour le prêt de photos, Enora Udo et Annie Raulo.